dimanche 9 mai 2010

oui c'est pompeux, mais ça sort directement de mon rapprot sc-po donc...

Cette année d'échange dans une université japonaise a été à la fois une opportunité de découvrir une partie de la société et de la culture japonaise, mais aussi une occasion de se rendre compte que la vraie connaissance de ce pays nous échappera longtemps. Comme l'a dit ma sœur qui est venue me rendre visite au mois de Mars : « je n'ai jamais vu un pays aussi dépaysant que le Japon ». Pourquoi donc ? Tout simplement parce qu'on nous a répété que le Japon est un pays moderne et développé, et que l'on a du mal à se représenter une modernité tellement différente de notre pays. Mais tous les détails crient l'inverse. Il est déjà assez étrange de voir des panneaux indicateurs écrits en idéogrammes, ou de se rendre compte que les grandes surfaces ne contiennent que des produits dont on a pas la moindre idée de l'utilisation. Il faut aussi prendre en compte que la tradition n'est pas la même entre la France et le Japon, ni la religion, ce qui est un point de différence beaucoup plus important que ce qu'on pense au premier abord. Ici, bien que le rythme scolaire reconnaisse le Samedi et le Dimanche comme le week-end, les magasins n'en font pas des jours de repos privilégiés. Parfois le matin, au lieu de se faire réveiller par les cloches, ce sera par des chants bouddhistes. De plus, il faut aussi considérer que à Kyoto, voir des gens en kimono n'a rien d'exceptionnel dans certains quartiers. En bref, la confrontation avec la différence est à la fois visuelle, gustative et intellectuelle. Et encore, le Japon a un régime politique comparable à nos démocraties libérales européennes. Le souci étant que l'on restera toujours un étranger au Japon. Dans ce pays, il y a moins de diversité ethnique qu'en France par exemple, ce qui fait qu'un caucasien sera forcément un étranger. Hors, les médias japonais parfois aiment à construire le mythe de l'identité japonaise, que ce soit en signalant que leurs estomacs sont différents, sinon ils mangeraient la même chose que l'Occident, ou alors en rappelant que le fait que le groupe sanguin O soit majoritaire dans le pays est synonyme de pureté de la nation. Dans les faits, être caucasien ferme certaines portes. Les japonais sont très gentils et accueillants, mais viendra un moment où leur explication tournera en « il faut être japonais pour bien comprendre ». Cette fracture nette entre nationaux et étrangers fait que les japonais se construisent un occidental fantasmé, et qu'il y a autant de stéréotypes sur le Japon en France, que de stéréotypes sur la France au Japon. Le plus difficile n'est pas forcément de se retrouver dans un pays qu'on ne connaît pas, mais aussi de penser que les gens de ce pays ne connaissent pas le notre, et auront donc des réactions à notre égard basées sur ce qu'ils pensent connaître de la France.


En bref...il y en a pas un pour rattraper les autres...